Pourquoi le Franc CFA est une escroquerie monétaire sur l’Afrique

Un Franc CFA équivaut à 0.0015 centime d’euros.
Imprimée à Chamalières, commune de 17 000 habitants, située dans le Puy-De-Dôme à 3 km de Clermont-Ferrand en France, cette monnaie est actuellement utilisée par 14 pays africains.

Franc CFA

Créé en 1939, le Franc CFA a été officialisé au lendemain de Noël, c’est-à-dire le 26 décembre 1945.
Journée qui marque le jour où Paris ratifie tous les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de Parité au FMI ou Fond Monétaire International.

En imposant cette monnaie à ses colonies, la France dirigée par le Général de Gaulle renforce également le contrôle sur la monnaie des pays africains.
Son objectif ? Assurer que pour l’avenir, les matières premières restent à la portée de tous, même durant les périodes de guerre.

En 1960, les pays africains colonisés par les Français obtiennent leur indépendance.
Et pour cela, ils ont dû combattre avec les forces armées françaises. Mais sans surprise, le Franc CFA, demeure la monnaie utilisée par ces pays. Très vite, les pays se divisent alors en deux grands groupes distincts :

– Bénin, Burkina Faso, Cote d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo (huit états d’Afrique de l’Ouest) se rassemblent pour former l‘UEMOA (ou Union Economique et Monétaire Ouest Africaine).
Dans cette zone, le Franc CFA prend un autre  nom « Franc de la Communauté Financière d’Afrique ».

– Cameroun, Rébulique Centrafricaine, République du Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Tchad (six états d’Afrique centrale) se rassemblent pour former la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale).
Pour ces derniers, le Franc CFA deviendra le « Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale »

– Quant à l’île de la Réunion et Mayotte, ils ont utilisé le Franc CFA respectivement jusqu’en 1975 et 1976 avant de se tourner vers le Franc français et pour finir l’euro.

Notons que d’autres pays africains utilisent une monnaie également connue sous le nom de Franc, sans que celle-ci soit attachée directement à l’euro. Ce qui signifie que ces pays ne font pas partie de la zone Franc.
Ces pays en question sont le Burundi, le Rwanda, le Djibouti, la République de Guinée ainsi que la République Démocratique du Congo qui utilisent actuellement le dollar.

Le Franc CFA, une monnaie de colon

Franc CFA

Pour pouvoir stabiliser les finances des pays qui utilisent le Franc CFA, trois règles ont été adoptées :

– le Trésor public français assure la convertibilité des Francs CFA dans n’importe quelle devise
– le taux de parité qu’il y a entre le Franc CFA dans la zone UEMOA et CEMAC est fixe ( 1€= 655,95FCFA)
– les transferts de capitaux dans la zone Franc sont libres et gratuits

Par contre, 50 % des réserves du Franc CFA doivent être déposées sur des comptes du trésor public français (en 2005 cela représentait environ 76 000 000 000 euros de bénéfices pour la France).

Pour que la parité avec l’euro soit assurée, les pays de la zone Franc sont dans l’obligation de contrôler scrupuleusement la hausse des prix, à cause du déséquilibre.
Par conséquent, les banques d’Afrique, qui sont pourtant en surliquidité, sont obligées de limiter les prêts aux entreprises. Comme il y a moins de crédit, il y a donc moins d’investissements dans les pays.
En conséquence, il y a moins d’investissements, il y a moins d’infrastructures, donc le développement ne peux pas vraiment être au rendez-vous.

Une aubaine pour la France

Ce système profite grandement à la France étant donné que le libre échange des capitaux permet à toutes les entreprises étrangères d’investir sur place.
Dans la zone UEMOA les entreprises françaises détiennent 50 % des investissements étrangers. Comparée à la zone Euro où 60 % des échanges se font entre les pays membres. Il est donc clair que la zone Franc se doit de booster le commerce entre les pays qui utilisent le CFA.
Mais la réalité est vraiment différente : les exportations de la zone UEMOA vers la zone CEMAC ne dépassent pas les 2 % et les exportations des pays de la zone CEMAC vers les zones de l’UEMOA ne dépassent pas les 3 %.
Cela signifie donc que les francs CFA CEMAC ne sont pas utilisables dans la zone UEMOA et les Francs CFA UEMOA ne sont pas utilisables dans la zone CEMAC.

Pour simplifier les choses : si un ressortissant sénégalais voyage au Cameroun, il n’aura pas la possibilité d’utiliser son argent même si les deux pays utilisent la même monnaie et que ces monnaies ont la même valeur.
Il sera donc obligé de convertir les Francs CFA UEMOA en euro pour convertir ensuite les euros en Franc CFA CEMAC.

Et ceux qui ont essayé de sortir du système ont été neutralisés

Plusieurs pays ont refusé l’assujettissement monétaire et ont essayé maintes et maintes fois d’en sortir, voici les principaux leaders qui ont tenté de lutter contre ce hold-up déguisé.

Ahmed Sékou Touré

Ahmed Sékou Touré

Le seul qui a réussi à y sortir totalement est la République de Guinée.
Son premier président, Ahmed Sékou Touré, voulait être indépendant totalement, tant dans la politique que dans l’économie.
Mais cette action a froissé grandement le président français de l’époque, Charles de Gaulle.

Lors d’un discours, le président de la Guinée déclare : « Je préfère la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage », Charles de Gaulle ne tarda pas à y répondre : « L’indépendance est à la disposition de la Guinée ».

Deux mois plus tard, la Guinée obtient son indépendance totale.
La France fut humiliée par cette décision et retire tous les fonctionnaires et les crédits en cours dans ce pays.

Sylvanus Olympio

Sylvanius Olympio

Cet homme est le premier président élu de la République du Togo.
Ce dernier ne voulait plus subir la domination de la France. Il décide donc de sortir de la zone Franc afin de créer sa propre monnaie. Le 13 janvier 1963, soit quelques jours après les premières impressions, Olympio fut assassiné par un ex-légionnaire de nationalité française.

Modibo Keita

Modibo Keita

C’est également le premier président élu du Mali. Pour lui, ce système monétaire était un frein au développement du pays. Il décide donc de retirer son pays de la zone Franc et créa le franc malien, qui devient la monnaie officielle du Mali, en 1962. Mais il a subi quelques années plus tard un coup d’État, mené par un ex-légionnaire de nationalité française.

Thomas Sankara

Thomas Sankara

Le président panafricaniste déclare que le système monétaire français est une arme qui permet au Français de dominer le pays. Il refuse donc toute aide du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale pour ne plus subir le dictat des financiers internationaux. Le pays de Sankara était semi-désertique, affamé, endetté, mais en 4 ans, il a réussi à le transformer en un pays autosuffisant. Trois mois après son discours incitant les autres pays africains à faire comme lui, il fut assassiné par Blaise Compaoré.

Mouammar Kadhafi

Mouammar Kadhafi

Selon la secrétaire d’État américaine Hillary Cliton, ce gouverneur détenait en 2011, 143 tonnes d’or et 143 tonnes d’argent.
Selon des sources sûres, cet or a été accumulé pour pouvoir créer une monnaie panafricaine. Il fut assassiné par les services français le 20 octobre 2011.

Idriss Déby Itno

Idriss Déby Itno

En 2015, le président tchadien incite les pays africains à sortir de la zone Franc.
Aujourd’hui, il est toujours vivant et en fonction (du moins pour le moment).

Conséquence

Cette monnaie contrôlée par la France était censée aider les pays africains qui l’utilisent.
Or, en 70 ans ans d’utilisation, il n’en n’est rien.

Aucun des 14 pays qui utilisent le franc CFA ne font partis du « Top 10 africain » en terme de compétitivité économique.
Pire encore, ces 14 pays figurent sur la liste des 35 pays pauvres très endettés (PPTE), qui font parti des pays les moins compétitifs au monde.
Le franc CFA joue un grand rôle dans cette catastrophe.

En conclusion, si les pays africains veulent avancer il doivent retrouver le contrôle de leur monnaie et s’en servir pour leur développement. La monnaie est une base fondamentale pour le développement économique et social d’un pays, si vous ne contrôlez pas votre monnaie, c’est une partie de votre développement que vous ne contrôlez pas.

3 COMMENTAIRES

  1. C’est scandaleux que l’ont puisse encore constaté l’existence du cfa en 2018, j’appelle ça le racisme déguisé, bande de focus d’occidentaux que vous êtes, vive khadafi, sankhara, modibo keita et vive l’Afrique.

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