Lucy

La date du 30 novembre 1974 est à marquer dans l’histoire de l’homme. En effet, ce fût ce jour-là qu’une découverte très importante a été effectuée par des chercheurs archéologues formés d’américains, de français et d’éthiopiens. Leurs fouilles s’étaient effectuées dans le nord-est de l’Éthiopie, plus précisément, dans le désert de l’Afar. Si les chercheurs étaient à la recherche de simples ossements d’hominidés, ce qu’ils ont découvert ce jour-là est une véritable bouleversement pour l’histoire des hommes.

Une découverte incroyable après 2 ans de fouille

Les investigations de 3 chercheurs, notamment, le géologue français, Maurice Taieb, et son homologue paléontologue Yves Coppens ainsi que le paléoanthropologue américain, Donald Johanson, duraient déjà deux ans. En effet, après avoir fondé l’IARE ou International Afar Research Expedition, ces chercheurs avaient exploré le désert de l’Afar sur les terres éthiopiennes, depuis 1972. En deux ans, leurs recherches donnaient sur la découverte de divers ossements éparpillés un peu partout, mais jamais, de squelettes bien reconstitués. L’objectif de cette expédition était, toutefois, de trouver des ossements et des squelettes d’hominidé et de mammifères bipèdes qui permettraient de démontrer la provenance de la famille de l’espèce humaine.

Cependant, une journée de novembre en 1974, Donald Johanson a entrepris une fouille dans un ravin, là où l’équipe n’avait pas encore investi. Dans ce ravin, juste à côté de la rivière Awash, ils ont aperçu un squelette qui n’était pas celui d’un singe.

Ossements de Lucy

Des ossements qui déterminent la lignée et la parenté de la race humaine

Ce qui fait de cette découverte, une trouvaille importante pour la race humaine, c’est l’âge du squelette. En effet, ce fût l’ossement le plus vieux découvert jusqu’à cette époque et qui datait de 3.2 millions d’année avant notre ère. (Rappelons que plus tard, d’autres chercheurs ont découvert des squelettes qui datent de 7 millions d’années avant nous.)

En cette année, la découverte a pu aboutir à une recomposition des ossements et des 52 fragments d’os récupérés, afin d’avoir une reconstitution à 40 % du squelette initial que les scientifiques ont nommé Lucy. Ce qui fait de cette découverte une véritable révolution, est que les ossements récupérés et reconstitués proviennent tous, d’un même individu. Et même si les squelettes manquaient quelques parties comme les membres, les scientifiques ont pu définir la morphologie de Lucy.

Un nom qui vient d’une inspiration des Beatles

Lucy, c’est un nom qui ne vient pas par hasard, mais une décision durant des séances de travail de nuit, effectuées par les chercheurs. En effet, les ossements et la reconstitution du squelette a permis de donner un premier nom à la future Lucy qui était, AL 288-1. Ce nom était le synonyme de la provenance des ossements qui est la parcelle n°288 dans l’Afar et le marquage que c’est la première découverte dans le genre. Pour ce qui est de la provenance de l’appellation Lucy, il fait suite à une chanson des Beatles que  les chercheurs écoutaient dans leur tente lorsqu’ils travaillaient sur les ossements. Quant à son genre, c’est grâce à la forme de ses os de fémur et de bassin que les scientifiques ont pu déterminer que c’est une squelette de femme.

Dans les contrées éthiopiennes, Lucy se nomme Dinqnesh ou « tu es merveilleuse ».

Les premiers résultats sur l’étude de l’ossement de Lucy

Après des études menées sur les parties des os de Lucy, il a été possible de déterminer quelques mensurations de l’individu. On sait par exemple, que Lucy mesurait de 1.10 à 1.20 m et  ne pesait que 25 kg. C’est une espèce qui est de l’ordre des primates et d’une affiliation hominidé. En suivant les caractéristiques de l’Australoputhecus Afarensis comme définies par le bulletin scientifique du Musée d’histoire naturelle de Cleveland, le Kirtlandia, Lucy appartient également à cette espèce.

Lucy

Cependant, on ne pouvait pas dire que Lucy était une bipède à part entière, elle marchait partiellement sur ces deux jambes, selon Coppens, mais elle était surtout une grimpeuse hors-pair. Ce qui causa même sa mort, à 25 ans, toujours d’après ce chercheur.

D’après l’analyse et les études menées par Adriaan Kortlandt en 1982 et confirmées par Coppens, le caractère et le développement de la bipédie des singes et des hominidés faisaient suite au phénomène du Grand Rift qui s’était produit en Afrique orientale. Ce phénomène a ainsi, provoqué le développement des singes de la famille des chimpanzés et des gorilles dans l’ouest, et des australopithèques, à l’est.

C’est également ce phénomène géologique, selon les scientifiques, qui causa la différence entre l’humain et les grands singes. Néanmoins, on a également pu constater à travers la morphologie de Lucy que cette dernière, qui est une australopithèque, n’a pas suivi la même évolution que l’homo. Dans tous  les cas, elle demeure une cousine éloignée du genre humain-homo. Toujours d’après Coppens, l’évolution de l’homme tel qu’il est aujourd’hui, provient d’une transformation appelée « bouquet » si celle des australopithèques comme Lucy ont subit une évolution en « fleur ». Une théorie qui a été remise en cause après la découverte d’autres types d’ossement fossilisés dans le Niger et sur le territoire sud africain, après Lucy.

De nombreuses découvertes ont été mises en avant après Lucy. 42 ans après, elle n’est certes plus la plus âgée des ossements d’hominidé que l’on a pu reconstituer. Mais, en découvrant Lucy, les scientifiques et le grand public ont pu connaitre une partie de leurs histoires. 42 ans après les fouilles, sa reconstitution et surtout, sa morphologie en  tant que femme, Lucy est toujours considérée comme la « mère de l’humanité », d’après Coppens.

Source : jeuneafrique

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