Isabel Dos Santos, la femme la plus riche d'afrique

Isabel Dos Santos est la fille du Président de l’Angola, José Eduardo Dos Santos.
Depuis juin 2016, c’est aussi le PCA ou président du conseil d’administration, de la société des hydrocarbures angolaise, la Sonangol.

Actuellement, Isabel Dos Santos n’est ni plus ni moins que la femme la plus riche sur le continent africain. C’est une femme à la tête d’une véritable empire et qui a comme père, l’homme le plus puissant d’Angola, le président de la république angolaise.
Nommée par son père pour être le PCA du Sonangol depuis le 2 juin 2016, Isabel Dos Santos a développé sa puissance étant donné qu’elle dirige actuellement un empire avec un chiffre d’affaire annuel de 40 milliards de dollars.
Actuellement, la jeune femme est classée par le magazine Forbes, comme étant la femme la plus riche d’Afrique avec une fortune estimée à 3.1 milliards de dollars.

Isabel Dos Santos, surnommée « La princesse » dans son pays, a reçu les journalistes durant une conférence de presse après cette nomination. Une occasion pour la milliardaire de 43 ans, de rassurer ses concitoyens que par cette prise de pouvoir à la tête de Sonangol « nous sommes très attachés à la transparence et déterminés à améliorer les bénéfices. » Une manière pour elle également, de dire qu’avec sa position, elle va repositionner les impératifs de la firme pour que cette dernière ne se concentre que dans les activités des hydrocarbures.

Une position jugée comme acte de népotisme dans le pays

Isabel Dos Santos 1

La nomination d’Isabel Dos Santos à la tête de la plus puissante société d’État existante dans le pays n’a pas fait que des heureux.
En effet, dans la capitale angolaise, à Luanda, cette stratégie de népotisme du président José Eduardo Dos Santos a été mal prise par le corps des opposants.
Selon Rafael Marques, un fervent opposant du régime, mais aussi, le président d’une organisation de lutte contre la corruption dans le pays, « Cette décision est purement dictatoriale », s’est-il emporté. « Cet acte de népotisme est illégal et nous allons le contester devant les tribunaux. Entre cette entreprise publique qu’est la Sonangol et les multiples sociétés dirigées par Isabel dos Santos, il y a d’importants risques de conflits d’intérêts. »

L’enfance et les débuts de la milliardaire dans les affaires

Isabel Dos Santos 4

Retraçons un peu l’histoire de la femme la plus riche d’Afrique.
C’est une femme qui a connu le pouvoir depuis qu’elle a 6 ans. En effet, c’est à cet âge que son père a pris la tête du pays. Actuellement, Isabel Dos Santos n’est plus seulement la fille de l’homme le plus puissant d’Angola, elle est aussi la femme de Sindika Dokolo, un collectionneur très fortuné, et la mère de 3 enfants. Au fil des années, la riche angolaise s’est même faite un nom dans le sillage des affaires en Angola étant donné qu’on la voit comme une battante et un véritable « business woman » qui se montre intraitable aux affaires, mais discrète dans sa vie de tous les jours.

Isabel dos Santos et son mari Sindika Dokolo
Isabel dos Santos et son mari Sindika Dokolo

Isabel Dos Santos est née en Azerbaïdjan, dans la ville de Bakou, là où son père étudiait, autrefois. Elle est née d’une famille composée d’un père ingénieur et d’une mère très intelligente au jeu d’échec, qui en est devenue championne.
Ses années collège, la « Princesse » les passera à Londres, ville qui l’a vu grandir et où elle a passé son adolescence. C’est également dans la capitale de l’Angleterre, au King’s College, qu’elle aura la chance d’étudier pour devenir une ingénieure mécanique.

En outre, même si Isabel Dos Santos n’accorde pas beaucoup d’interviews aux journalistes, on se souviendra qu’en 2013, sous le micro des journalistes du Financial Magazine, elle a affirmé avoir la fibre des affaires depuis son plus jeune âge. En effet, dans les lignes de ce magazine, elle avait dit « Je vendais des œufs de poule quand j’avais 6 ans ».

Revenue au pays et installée dans la capitale angolaise, Luanda, Isabel a fait l’acquisition d’un restaurant à l’âge de 24 ans. C’est aussi à cette période que les aventures en affaires de la fille du président angolais, va débuter.
Et en 1999, ce fût le tournant de sa carrière. La future milliardaire se verra attribuer une offre qui va lui permettre d’assurer le contrôle d’Unitel, un puissant opérateur téléphonique en Angola. Cependant, c’est également à partir de ce moment que ses détracteurs et les opposants de son père auront un œil sur elle en affirmant que « La fortune d’Isabel vient des décrets présidentiels de son père qui est un dictateur corrompu jusqu’à la moelle. Sans la corruption organisée par son père, elle ne posséderait rien… Elle est à craindre car elle tient à sa disposition l’appareil répressif de l’Etat, ainsi que le pouvoir institutionnel qui permet d’éliminer ou de punir ceux qui s’opposent à ses démarches. »
Des propos avancés par l’opposition, en la personne de Rafael Marques.

Une richesse qui va au-delà des frontières angolaises et africaines

Isabel Dos Santos 3

L’immense fortune d’Isabel Dos Santos ne se limite pas au territoire angolais. En effet, la femme d’affaires détient 19 % du capital de la BPI, l’une des banques leaders sur le marché des services bancaires au Portugal,  pays qui a également colonisé le sien, autrefois.
Elle a aussi investi dans d’autres sociétés comme Zon multimédia, une firme portugaise spécialisée dans la télécommunication et où elle détient 10 % des parts.

Malgré toute sa fortune et le statut qu’elle a acquis durant des années pour devenir la femme la plus riche d’Afrique, la « Princesse » ne semble toujours pas satisfaite.
En effet, c’est en juin 2016 qu’elle a été nommée à la tête de l’une des plus puissante société angolaise, la Sonangol. Cette société a été fondée par le gouvernement angolais durant l’année 1976. En cette période, l’Angola et son Chef d’État avaient un farouche opposant issu de l’Unita, le principal groupe d’opposition du pays, en la personne de Jonas Savimbi. Mais malgré l’opposition de ce dernier, la Sonangol a continué de prospérer d’après un responsable du IFRI ou Institut Français des Relations Internationales, Benjamin Augé.
Ce dernier d’expliquer que « La compagnie a eu une croissance extrêmement rapide après la fin de la guerre civile en 2002, en doublant son volume de production et grâce à un prix du baril qui est passé d’une trentaine de dollars à 147 dollars en 2008… La société a ainsi pu investir dans toutes les infrastructures. »

Néanmoins, on constate que depuis le début de l’année 2016 où les cours ont commencé à chuter, la Sonangol a également était impacté dans son chiffre d’affaires. Une situation qui a eu comme conséquence, une très forte crise économique dans le pays.
Au début du mois de mai 2016, on a enregistré un niveau d’inflation de + 29.2%, mais aussi, une dépréciation par rapport au dollar de la monnaie locale, le kwanza, à hauteur de 40 %.
Un constat qui pointe du doigt le système managérial de la société Sonangol qui est le fer de lance de l’économie angolaise, comme l’explique un responsable de l’IRIS, Institut des relations internationales stratégiques, Samuel Nguembock  » La Sonangol reste la première entreprise du pays et la colonne vertébrale de l’économie. (…) Mais dans un moment difficile de son histoire, elle n’a pas bénéficié d’un management très rigoureux. »

Corruption et manque de transparence

Isabel Dos Santos vs Raphael Marques

Selon l’ONG Transparency International, l’Angola est aujourd’hui l‘un des pays les plus corrompus de la planète. En effet, d’après le rapport de cette dernière, le pays se classe à la 163e place sur 167 pays étudiés. Les résultats démontrent qu’il existe un très haut niveau de corruption dans le pays. Il se remarque par une répartition très inégale de la richesse où Isabel Dos Santos est la femme la plus riche en Afrique, mais où la mortalité infantile est également la plus élevée au monde, selon l’Organisation des Nations Unies dans un rapport paru en 2015.
Un autre fait qui a marqué l’esprit des observateurs, c’est l’envie soudaine du président José Éduardo Dos Santos, au pouvoir depuis 1979, de prendre sa retraite en 2018.
Personne ne sait encore pourquoi ce Chef d’État a choisi cette date, mais bon nombre d’analystes voient en ses termes, une possibilité de préparation d’une succession et une délégation de pouvoir au sein de sa propre famille pour diriger l’État angolais. En tout cas, d’après les dires d’Isabel Dos Santos, rien de ce qu’il s’est passé ne fait référence à un choix politique.
D’après la milliardaire, « Cela n’a rien à voir avec la politique. J’ai été amenée dans ce projet grâce à mon expérience dans le secteur privé. »

Toutefois, on notera que déjà en 2013, le fils du président, José Filomeno De Sousa Dos Santos a été nommé à la direction d’un fonds souverain qui s’est vu octroyé un financement de 5 milliards de dollars. C’est aussi cet homme, âgé actuellement de 38 ans, que les angolais perçoivent comme le successeur que le président actuel va désigner. Ce qui laisse imaginer que les affaires de l’État seront entre les mains de la famille du président actuel, et le sera encore après la procédure de passation.
Avec la nomination de la « Princesse » à la tête de la Sonangol, l’avenir économique du pays sera sous l’emprise de cette même famille.

Isabel Dos Snatos 2

Quant à la politique angolaise dans le futur, c’est là que tout se corse étant donné qu’il est tout à fait probable que l’actuel président adopte la même stratégie que celle des autres pays qui produisent des hydrocarbures.
En ce sens, Benjamin Augé affirme que  « La Sonangol est depuis toujours la caisse du régime, Tous les secrets de l’Etat y sont cachés. Confier les postes clés de l’économie à ses enfants permet à José Eduardo dos Santos de s’assurer que sa famille va protéger l’argent du clan après son départ : celui du MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola, le parti au pouvoir), mais aussi celui de la famille dos Santos. »  

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